La curiosité chez Peiresc ; Botanique.
Il aimait les jardins, était prêtre de Flore ;
il l’était de Pomone encore.
Jean de La Fontaine (L’ours et l’amateur des jardins)
C’est bien de jardin que Peiresc va s’occuper, plutôt que de botanique, science modeste à son époque.
Le jeune Peiresc, lors de son voyage en Italie (1599-1602), s’arrête à Padoue. Il y reçoit des cours d’histoire naturelle et visite le premier Jardin botanique d’Europe, créé en 1545.
Il visite également ceux de Pise et de Bologne.
Lorsqu’il arrive à Montpellier en 1603, le Jardin botanique est une création récente de Pierre Richer de Belleval dont Peiresc suit les cours. Belleval en fait un espace expérimental, reproduisant différents milieux, ombragé, ensoleillé, humide. Peiresc admire un vaste puits artificiel, aménagé pour y conserver les plantes qui naissent dans les pays froids et humides.
Cet intérêt pour les plantes incite Peiresc à aménager son propre jardin sur les terres acquises par sa famille à Belgentier. Combien d’arbustes aujourd’hui présents dans les jardins ont été acclimatés sur les terrasses de Belgentier,
Un autre aixois, botaniste, Tournefort (1656-1706) nous en parle :
Il fit arracher, cultiver, multiplier et partager à ses amis le Myrte à larges feuilles et à fleurs pleines, en provenance des lieux boisés qui se trouvent entre Toulon et Marseille. Il fit aussi rapporter le Jasmin jaune et très odorant de la Chine, le Papyrus du pays Saïte, le Lifa de La Mecque, des vignes rares de Tunis, de Smyrne, de Sidon, de Damas, de la Nouvelle France et d’autres lieux. Il fit germer la noix de Muscade et le Gingembre à Belgentier dans ces délicieux jardins où grandissaient à plaisir le Gelsenimum d’Amérique à fleur pourpre, de Perse à fleur violette et d’Arabie à fleur pleine ; puis l’Arantia à fleur rouge et panaché, la nèfle et la cerise aigre sans noyau, le figuier d’Adam et le reste.