Dans les archives
Chronique de Christophe Gagneux
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30 mars 2024
Felix Ravaisson est employé durant la monarchie de Juillet au ministère de l’instruction publique. Ce ministère s’occupe également des bibliothèques. Félix Ravaisson est mandaté pour répertorier les livres et correspondances rares archivés dans ces bibliothèques . Sa première mission doit enregistrer les archives des bibliothèques de l’Ouest de la France. Ce qui nous intéresse est la mission de fin 1841 concernant la bibliothèque et la correspondance de Peiresc, Felix Ravaisson se rend jusqu’ à Montpellier, Nîmes , Carpentras, Aix en Provence,…
Son compte rendu est assez éloquent puisqu’il rassemble tout ce que l’on sait de l’histoire de l’héritage écrit de Peiresc. Contrairement à beaucoup, il appuie ses arguments sur des lettres qu’il a copiées et jointes au dossier qui se trouve aux archives de l’éducation nationale. Sa lettre sous forme de rapport adressé au ministre en décembre 1841 s’articule autour de trois thèmes : d’où viennent les écrits de Peiresc, de quoi sont-t- ils composées et comment les éditer.
Les chercheurs contemporains travaillent encore sur ce difficile sujet et nous nous tiendrons au courant de leurs travaux.
Voici le lien d’accès à Numelyo ; page 630. Le rapport occupe 3 pages.
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1 avril 2024
Bibliothèque de Nîmes : Lettres à Monsieur de Mazaugues.
de Gabriel Seigneux de Correvon (1695-1775) , citoyen suisse.
Son ami Louis Bourget (1678-1742) suisse également, travaille sur les lettres chinoises de l’antiquité. Il pense que les chaldéens et les chinois avaient des échanges notamment en astronomie et fait le lien avec une brique de Babylone reçue par Peiresc (on notera que ce suisse possède la biographie de Peiresc par Gassendi ).
Voici le lien d’accès à la BnF/Gallica vers cette lettre. (1 page)
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12 avril 2024
Les manuscrits de la bibliothèque de Nîmes nous dévoilent un texte, sans doute recopié, de l’historien provençal Pierre Joseph de Haitze (1648?-1736) connu pour son histoire d’Aix en Provence. Celui-ci évoque Peiresc et tente de faire un « nouvel inventaire » des archives du grand homme qu’il a pu analyser après celui des Dupuis édité à La Haye en 1655.
Cet historien n’hésite pas à mettre en doute les pièces qui y sont présentes dans le domaine de la généalogie, accusant certains nobles d’avoir insérés de faux documents afin de profiter de la renommée de Peiresc pour les « authentifier ». L’historien invite le public a être très critique à la lecture des archives de Peiresc.
On pourra feuilleter jusqu’au folio 139 pour lire l’hommage de cet historien à Nicolas Claude, et son souhait de faire une sépulture digne de cet illustre en comparaison d’un autre illustre : Descartes.
Voici le lien d’accès à la BnF/Gallica vers cette lettre. (20 pages).
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19 avril 2024
A propos de Denis Guillemin, prieur de Roumoules et de Belgentier. Homme de confiance de Peiresc.
L’étude d’un acte du notaire Gassin de Belgentier du 25 mai 1646 permet enfin de trouver des origines nantaises à Denis Guillemin. Dans cet acte, il donne procuration à monsieur maître François Guillemin, sieur de la Parentière, bourgeois de la ville de Nantes en Bretagne, son frère.
Ce François Guillemin, maître apothicaire de la ville de Nantes était le fils de Denys Guillemin (?- 1595) maître apothicaire de la ville de Nantes , bedeau de l’université de Nantes, sieur de la Tremblaye et de honorable Isabeau Quatrans (1542- vers 1580) fille de Bertrand, marchand nantais.
Après le décès d’Isabeau Quatrans vers 1574, Denys Guillemin, maître apothicaire se remarie vers 1580 avec l’honorable Marie Hervé (1555-?) , fille du bourgeois de Nantes Guillaume Hervé et Louise de Lyon ( ?-1590) dame de la Maumenière.
Naîtront entre autres de ce mariage :
Claude Guillemin, l’aîné, qui deviendra apothicaire et notre Denis Guillemin, le 1er avril 1585 à la paroisse Sainte Croix de Nantes.
Voici le lien vers cette page dans les archives de Loire Atlantique
Denis Guillemin apparaît également dans un acte du 27 septembre 1598 comme parrain avec son beau-père Mathieu Vanon, maître marchand de Nantes qui a épousé sa mère Marie Hervé le 15 novembre 1597 dans la paroisse de sainte Croix. Denis Guillemin signe l’acte « Guillemin ».
Pour clore cette étude, on retrouve Messire Denis Guillemin, prieur de Roumoules, Chamoine de Saint Sauveur à Aix dans un acte de baptême de Nantes paroisse Saint Vincent le 31 mars 1626 comme parrain de Denys Barbot, fils de maître apothicaire de Nantes, Pierre Barbot et de Jeanne Guillemin.
François Guillemin, maître apothicaire, son (demi) frère et Claude Guillemin, sa nièce ( qui est femme de Mathieu Bienvenuat, maître apothicaire à Nantes et sieur de la Tremblaye), ont tous les deux signés. Denis Guillemin signe l’acte également : « Denis Guillemin »
Après l’analyse de ces pièces , l’origine nantaise de Denis Guillemin, prieur de Roumoules et de Belgentier , ami de Peiresc, est confirmée. Fils et frère d’apothicaire, il s’inscrit avec une nouvelle clarté dans le cercle « peirescien ».
Voici le lien vers cette page dans les archives de Loire Atlantique /
Dans le tome 5 de la correspondance de Peiresc, Tamizey de Larroque présente Denis Guillemin comme le protégé de la famille Peiresc, mais il ignore la date et le lieu de sa naissance. Il présente comme vraisemblable une origine dans les Basses-Alpes.
Cette recherche en Loire Atlantique contredit cette supposition et éclaire sur les racines familiales de Guillemin : une famille d’apothicaires nantais. Origines sans doute pas étrangères à ses talents de
négociateur.
Les 99 lettres publiées sont présentées ainsi dans l’avant-propos: du tome 5 :
Peiresc entretient un peu de toutes choses son fidèle Guillemin : il l’accable (littéralement) de milliers de commissions, le chargeant tantôt des affaires du maître de la maison, tantôt et le plus souvent des affaires du collectionneur aux gouts infinis.. Le bon prieur s’occupe tour à tour ou même tout à la fois de plantes, de fruits, de chats, de livres, d’estampes, d’objets antiques (poids, mesures, médailles, vases, statues etc), parfois il est le délégué de Peiresc en son abbaye de Guitres ; d’autres fois il le représente auprès des grands personnages de l’Etat, auprès des savants, auprès des artistes, auprès des libraires, etc. Ce voyageur qui court sur toutes les routes, cet auxiliaire qui mène à bien toutes les missions qu’on lui confie, même les plus délicates, devient en quelque sorte, à force de zèle intelligent, un substitut de Peiresc.
Le tome 5 est accessible dans notre rubrique : Bnf Correspondance de Peiresc, et la lecture des lettres de Peiresc à Guillemin est particulièrement attachante.
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26 avril 2024
Voici donc la fameuse lettre du sieur D’Antelmy qui est évoquée dans le compte rendu de Félix Ravaisson ( voir chronique du 30 mars) et qui relate succinctement la destruction de lettres de Peiresc par madame de Mérargues, Suzanne Fabri, sa petite nièce, épouse de François Paul de Valbelle et le sauvetage de la correspondance par monsieur de Mazaugues, parent et polymathe. Ce document, sans
doute une copie, tiré des mémoires de Joseph de Seytres, marquis de Caumont semble datée du 19 février 1716. Il est assez laconique et il est curieux que tant d’historiens aient pris fait et cause pour cette anecdocte.